Le Sommet international de l’Innovation des jeunes sur l’Agrobusiness, l’Entrepreneuriat et le Leadership (YALESI) s’est déroulé à Dakar . L’événement, qui a mis un point d’honneur au débat sur les stratégies les plus efficaces favorisant l’emploi des jeunes dans l’entreprenariat agricole, a été également une vitrine pour les jeunes entrepreneurs ayant lancé des produits et services novateurs au bénéfice du secteur agricole. C’est dans cet esprit que le CTA a organisé des ateliers dans ce sens, et a lancé une nouvelle publication (« INNOVATE FOR AGRICULTURE ») et vous propose aujourd’hui un article sur le parcours réalisé par Yacouba Alfari, un jeune ingénieur agronome nigérien ayant inventé un séchoir à charbon minéral pour faire de la poudre de tomate.
Le séchoir à charbon minéral …
Le séchoir à charbon minéral. Il suffisait d’y penser… Lorsqu’en pleine saison, les tomates fraîches inondent les marchés du Niger, pourquoi ne pas transformer la tomate en poudre ? Pour cela, Yacouba Alfari a inventé le séchoir à charbon minéral. Une invention qui lui a valu une brillante participation à la COP 21 à Paris où il l’a présentée parmi une centaine de « solutions climat» triées sur le volet. Actuellement, il présente son invention au Sommet international de l’Innovation des jeunes sur l’Agrobusiness, l’Entrepreneuriat et le Leadership (YALESI). Au cours d’un atelier organisé à YALESI, il a présenté un exposé intitulé « Lutter contre la pauvreté par la transformation et la commercialisation de la farine de tomate au Niger ».
Une vie de gagneur …
Une vie de gagneur. En effet, Yacouba Alfari Bonkano gagna, fin 2013, un prix du meilleur jeune inventeur du Niger pour son invention, un séchoir qui permet de transformer et conserver la tomate. Une fois tranchées, séchées et broyées, les tomates sont emballées dans de petits sachets de 10 g vendus 40 FCFA sur le marché (environ 0,06 euros). Yacouba fut l’un des lauréats du concours de plan d’affaires (business plan) lancé par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le gouvernement du Niger, avec la collaboration du CTA, dans le cadre du Forum international francophone « Jeunesse et emplois verts ». Il avait alors bénéficié de 5 000 euros de la part du CTA, ainsi que d’une formation à l’entrepreneuriat. Au-delà de son invention, il décide de mettre en œuvre son projet d’entreprise… Et cela commence à lui réussir, malgré les difficultés. L’appui du CTA l’a aidé à consolider cette initiative. Aujourd’hui, son entreprise, Yabe Production, a transformé 15 tonnes de tomate fraîche, travaille avec une coopérative maraîchère locale et a déjà embauché quatre personnes, dont deux à plein temps.
Des difficultés, il en a connu …
Des difficultés, il en a connu. La voie n’a pas été toujours facile : et aujourd’hui encore, chaque jour, il doit savoir s’adapter, modifier son projet, c’est le lot des inventeurs. Ainsi la poudre produite initialement, 100 % tomate fraîche ne se vendait-elle pas, car elle avait une couleur trop pâle. Il a ajouté quelques épices, qui donnent la teinte requise, et désormais le produit est mieux accepté. D’autant plus qu’il est produit localement, à partir de tomates non traitées, donc quasi bio, ce qui n’est pas le cas des concentrés de tomates largement commercialisés. Une difficulté demeure, la nécessité d’un investissement relativement conséquent pour acheter une ensacheuse : le travail manuel nécessaire à l’ensachage de grandes quantités est terriblement long.
La sélection de son invention pour l’exposition organisée à Paris au grand Palais dans le cadre de la Cop 21 en décembre 2015 a aussi été un fort coup de pouce. Être sélectionné par l’institut national de la propriété intellectuelle français pour son invention, cela donne confiance. Depuis son retour fin décembre, il a gardé le contact avec de nombreuses personnes rencontrées à Paris, confirmant la force de son réseau en construction.
Désormais sûr de son projet, le jeune ingénieur-entrepreneur démarche les banques afin de pouvoir investir et acquérir la machine qui permettra l’ensachage en grandes quantités. Une machine qui vient de Chine, et devrait lui coûter dans les 5 000 euros. Il est confiant, les banques devraient accepter ce prêt. Et il continue à postuler à des concours d’entreprises, pour consolider son projet.
L’histoire de Yacouba n’est pas un cas isolé. De plus en plus de jeunes s’engagent activement dans l’entreprenariat agroalimentaire en mettant en place des moyens novateurs qui assurent la stabilité sur le plan de la sécurité alimentaire dans leurs pays ainsi qu’un avenir durable et rentable à l’agriculture. Un exemple à suivre sous les tropiques.
Landry Zahoré source http: www.cta.int
C’est tout de même cocasse que quelqu’un qui ait été invité à la COP21 n’ait pas été assailli d’investisseurs/business angels pour le financement de son projet vu que « Une difficulté demeure, la nécessité d’un investissement relativement conséquent pour acheter une ensacheuse : le travail manuel nécessaire à l’ensachage de grandes quantités est terriblement long. »
Quelle genre d' »écologie » prône-t-on donc dans ce genre de conférence? C’est à n’y rien comprendre.
C’est bien dommage. Vos interrogations et préoccupations sont fondées et pertinentes. Sinon comment comprendre cela. Mais bon, nous espérons que Yacouba trouvera auprès des structures financières de son pays et de la sous région un financement dans ce sens. Pour faire de son business une opportunité d’emploi d’envergure nationale…
Merci pour l’intérêt et à très bientôt.
L’entreprise est devenue à présent, une véritable jeune société. La tomate en poudre est vendu un peu partout sur le marché national.