Les forêts ivoiriennes ne se portent pas bien. Avec près de 16 millions d’hectares de forêts en 1960, il ne reste plus que 3,4 millions d’hectares de forêts ivoiriennes. Conscient du danger que représente la dégradation du couvert végétal national, le Gouvernement ivoirien, à travers le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MINEDD), soutenu par le programme ONUREDD, se sont réunis en atelier ce 27 octobre 2016 à Abidjan, pour valider la cartographie forestière en Côte d’Ivoire sur les périodes historiques 1990-2000 et 2000-2015, discuter des principaux moteurs de la déforestation et de la dégradation des forêts ivoiriennes ainsi que l’état actuel des ressources forestières.
La rencontre organisée par le Secrétariat Exécutif Permanent REDD+ (SEP-REDD+), entend également restituer les leçons apprises lors d’une mission d’échange d’expérience sud – sud entre la Côte d’Ivoire et le Costa Rica, du 19 au 23 Septembre 2016 à San José, dans le cadre de la REDD+.
L’atelier intervient après la réalisation par le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD) de deux études sur « l’identification, l’analyse et la cartographie des causes de la déforestation et de la dégradation des forêts dans les sept zones agro-écologiques de la Côte d’Ivoire » et de l’Association ETCTERRA sur « l’Analyse qualitative des facteurs de la déforestation et de la dégradation des forêts en Côte d’Ivoire ».
Pour le Gouvernement ivoirien, la publication des résultats issus de cet exercice marque une étape importante dans le processus REDD+ en Côte d’Ivoire, pour réaffirmer l’engagement du pays dans sa volonté de réduire les émissions de gaz provenant de la déforestation et de la dégradation de ses forêts.
En ce qui concerne la FAO, la collaboration avec le Gouvernement ivoirien parait plus que nécessaire. Au regard des résultats atteints devant fournir au pays une compréhension poussée de l’évolution historique de son couvert forestier et lui permettra d’identifier les zones prioritaires d’intervention pour réduire la déforestation et la dégradation des forêts. Tout en renforçant le stocks de carbone forestier et en gérant de façon durable la forêt du pays.
L’objectif de cet atelier est donc de valider de façon consensuelle et participative, avec l’ensemble de la soixantaine de participants, les résultats de ces deux études (quantitatives et qualitatives), et de mettre à la disposition des parties prenantes nationales et internationales une vision complète de l’évolution du couvert forestier du pays.
L’atelier a vu la participation des agences du Programme ONUREDD dont la FAO, le PNUD et le PNUE, les ministères associés, les structures techniques sous tutelle, les partenaires au développement, Organisation de la société civile, les Universités, centres et instituts de recherche.
Et si on parlait du degré de destruction des forêts ivoiriennes
Les forêts ivoiriennes sont en état de régression sur une période d’étude de vingt-cinq ans, allant de 1990 à 2015. En 1990, le pays disposait de 7,8 millions d’hectares de forêts ; ce qui correspondait à une couverture forestière de 24,36 pour cent du territoire. En 2000, 5,1 millions d’hectares correspondant à 15,81 pour cent. En 2015, 3,4 millions d’hectares représentant une occupation spatiale de 10,56 pour cent du territoire. Le taux de déforestation annuel a été estimé à 4.32 pour cent entre 1990 et 2000 et à 2.69 pour cent entre 2000 et 2015.
La conversion des forêts en terres agricoles, afin de nourrir les populations locales, l’urbanisation ou aménagement du territoire, et l’exploitation illégale du bois sont quelques-unes des principales causes de la déforestation des forêts ivoiriennes.
L’adhésion du Gouvernement de la Côte d’Ivoire, au mécanisme international de Réduction des Emissions de gaz à effet de serre issus de la Déforestation et de la Dégradation des forêts (REDD+) depuis juin 2011, ainsi que les résultats de différentes études serviront à la Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique pour évaluer le niveau de contribution du pays à l’atténuation des effets du changement climatique.
Landry Zahoré source FAO/Côte d’Ivoire