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SESAME

La mise en mouvement de l’agriculture familiale : quel bilan tirer du 2ème séminaire international SESAME ?

Guillaume Benoît, ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts, membre du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER)

SESAMEPourquoi faut-il s’occuper de l’agriculture familiale ? Pourquoi un « changement de paradigme » est-il nécessaire ? Quelles nouvelles visions, politiques et coopérations trans-méditerranéennes et transsahariennes se donner ? Comment s’organiser, accéder aux marchés et créer de la richesse en milieu rural ? Comment assurer l’accès de l’agriculture familiale au financement ?
Les questions abordées par le deuxième séminaire international SESAME (1), tenu à Meknès les 25 et 26 avril 2014, étaient nombreuses. La qualité des panels et des débats a été à la hauteur et les résultats du séminaire méritent une publication. Les deux institutions sœurs à l’origine du projet, le Conseil général du développement agricole (CGDA, Maroc) et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER, France), vont s’y attacher.
Tout en invitant les lecteurs du blog FARM à s’y reporter le temps venu, je souhaiterais, pour ma part et à ce stade, mettre l’accent sur trois points qui m’ont personnellement marqué.
Le premier, ce serait de dire « enfin » ! Enfin, on commence à parler de l’agriculture familiale(AF) et à en montrer le potentiel et l’importance stratégique. Enfin, on dit clairement combien une vision de progrès centrée sur la seule grande exploitation mécanisée ou sur le seul investissement extérieur ne peut aboutir qu’à des impasses. Enfin des dynamiques nouvelles se font jour.
Les panels ont notamment bien montré que :
• le défaut de politique « pro AF » a eu pour conséquence une double fragilité – sociale et environnementale – qui devient inacceptable dans le nouveau contexte que l’on sait : changement climatique, retour de l’insécurité alimentaire, mondialisation, forte croissance des besoins d’emplois et alimentaires ;
• pour l’Afrique, la « mise en mouvement » de l’AF et du monde rural est d’une importance vitale pour mobiliser les jeunes, relever le défi de l’emploi et maintenir les équilibres urbain/rural et donc la stabilité ;
• les choses bougent comme la qualité d’analyse des responsables des organisations de producteurs d’Afrique de l’Ouest ou la mise en mouvement de l’AF observée au Maroc l’ont montré. L’excellent film réalisé par l’Agence française de développement sur le Pilier 2 du Plan Maroc Vert, le très bon exemple du développement des fruits rouges dans le bassin du Loukos, et l’extraordinaire présentation de produits de terroirs au Salon de Meknès en ont témoigné. Les résultats en termes de création de coopératives et de GIE, de revenus ruraux, de réengagement des jeunes dans l’agriculture et de développement humain sont déjà bien visibles.
Le deuxième point porte sur les politiques publiques et sur la nécessaire évolution du rapport entre l’Etat et la société rurale. Les panels ont à mon avis clairement fait ressortir les points suivants :
• dans les pays du sud méditerranéen, les politiques technicistes descendantes ont montré leurs limites et le déficit de confiance entre l’Etat et les ruraux explique pour une large part l’insuffisance de progrès et les difficultés rencontrées. Après des décennies de politiques tournées d’abord vers les infrastructures hydro-agricoles, il est temps de reconnaître que le progrès passera d’abord par la professionnalisation et par l’organisation de l’AF, laquelle n’est pas à décider d’en haut mais doit être le fait des acteurs eux-mêmes, même si elle peut être impulsée et doit être appuyée par l’Etat. On a donc besoin de nouvelles politiques agricoles et rurales tournées vers les acteurs et à même de répondre à leurs besoins. Ce qui est ici en jeu, c’est la capacité des pays à se redonner une confiance, à réussir une mise en mouvement et à faire émerger à la fois un nouvel ordre agraire, une nouvelle ruralité, une démocratie professionnelle et un Etat et une société modernes !
• dans les pays d’Afrique de l’Ouest, le recul général de l’Etat a permis aux organisations paysannes de s’organiser par elles-mêmes mais ceci ne peut suffire au succès ! Chacun reconnaît la nécessité absolue de politiques publiques adaptées aux besoins de l’agriculture familiale ;
• le Maroc, par l’émergence de nombreuses coopératives et GIE et par la mise en place progressive depuis 2008 de nouveaux dispositifs pour l’AF et le développement territorial (politiques, institutions et processus), est un cas particulièrement intéressant.
Il montre notamment la nécessité de bien différencier les types d’exploitations et de territoires afin de mettre en place des politiques d’appui adaptées à cette diversité. Ainsi, le Crédit Agricole du Maroc, reprenant les analyses de la prospective « Agriculture 2030 : quels avenirs pour le Maroc ? », distingue-t-il : i) les très grandes exploitations qui ont déjà accès à tout, y compris au crédit agricole, ii) les micro-exploitations pour lesquelles le micro-crédit peut être un outil utile (création d’activités génératrices de revenus), et iii) les petites et moyennes exploitations (elles sont 750 000 au Maroc) qui, malgré l’absence de garanties hypothécaires, doivent pouvoir accéder à un véritable « crédit agricole » adapté à l’activité et à ses risques. Le nouveau dispositif de méso-finance « Tamwil El Fellah », mis en place pour cette dernière catégorie d’exploitations, représente donc une innovation extrêmement importante. Sa réussite suppose une véritable « professionnalisation » de l’agriculture familiale. Comme l’a dit très bien Loïc Le Menne, du CER France, la réussite repose en effet toujours et d’abord sur « un homme » et « un projet ». Et la confiance, qui permet le financement, s’acquiert par la compétence économique et de gestion du porteur de projet (exploitant, coopérative ou GIE). La qualité du conseil et son indépendance pour aider à l’émergence de bons projets sont donc très importantes ;
• des dispositifs innovants pour le conseil, le financement (mixage à trouver entre subvention et crédit) et pour la sécurisation des prix et du foncier (reconnaissance du droit à exploiter plus que du droit de propriété et agrandissement des exploitations lorsque c’est possible) sont donc à imaginer et mettre en place. L’analyse pertinente du Syndicat des exploitants agricoles de l’Office du Niger au Mali, confirmée par l’étude du Professeur Mazoyer, mériterait à cet égard d’avoir une suite effective en termes de politiques publiques. La région dispose en effet d’un potentiel irrigable important et une politique « pro AF » permettrait aux exploitations d’accéder à un crédit adapté, de s’agrandir et de dégager ainsi des revenus permettant de rembourser les investissements hydro-agricoles à réaliser. Ceci m’a rappelé la réussite de la politique foncière à l’île de la Réunion, mise en œuvre avec succès à partir de 1966 par l’Etat, la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER) et le Crédit Agricole. Cette réussite exemplaire avait d’ailleurs conduit Jean de Cambiaire, le directeur du Crédit Agricole de l’époque, à écrire en 1983 un livre intitulé « La certitude du développement : une référence mutualiste à la Réunion ».
Le troisième point enfin, c’est l’intérêt de l’initiative SESAME, c’est-à-dire d’une plate-forme de réflexion partagée Nord/Sud sur les questions croisées de sécurité alimentaire, de gestion des ressources naturelles et de développement des territoires ; et d’une plate-forme capable d’associer conseillers et acteurs de politiques publiques, scientifiques et agriculteurs/acteurs privés. Comme la première rencontre de l’an dernier à Montpellier, consacrée au sujet de l’eau et de la sécurité alimentaire en Méditerranée, la seconde, tenue à Meknès ces 25 et 26 avril, s’est avérée fructueuse. Elle le doit à l’appui que de nombreuses institutions partenaires, notamment l’AFD, le CIRAD, le Crédit Agricole du Maroc, FARM, ou encore le CIHEAM, ont bien voulu apporter. Elle le doit aussi à l’excellente ambiance, à la fois « amicale et généreuse », qui a marqué ce séminaire comme le précédent. Celle-ci a en effet permis d’avancer ensemble et de prendre la hauteur voulue. C’est important dans le monde d’aujourd’hui où l’on se doit de comprendre les interconnections entre pays en termes de « solutions » et pas seulement en termes de « problèmes ».
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(1) SESAME tire son nom du séminaire « Eau et sécurité alimentaire en Méditerranée », qui s’est tenu à Montpellier en février 2013.
Source : le Blog FARM

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